détour.studio

par Thomas Parisot (il / lui)

Weeknotes #42

Weeknotes écrites à Crest, publiées le 17/10/2020. S'abonner via RSS.

Table des matières

C’était dense, rempli et bien organisé à la minute près pour ne pas laisser des choses en suspens avant une absence hors-ligne de 10 jours. J’ai eu le sentiment d’être efficace, tout en m’accordant deux demi-journées pour souffler. Mais je n’aime pas revivre ce genre de rythme intense, qui me laisse peu de place à la déambulation.

Ce qui s’est passé

détour.studio
Rendez-vous est pris pour discuter de mon augmentation de salaire pour tout début novembre. Et de rejoindre les associé·es de la coopérative. Ça fera tout juste 1 an que j’aurais rejoint Solstice !
Je me suis offert un casque audio sans-fil pour arrêter de renverser l’ordinateur de son dock dès que je tirais les écouteurs en tournant la tête. Ça passe nickel avec des lunettes, et je suis content de renouer avec un fond sonore musical.
CartoBio
Trente-cinquième semaine sur le projet.
Un atelier “vision à 12 mois, vision à 3 mois” qui a permis de trier les envies de l’objectif prioritaire, et donc des actions à planifier pour avancer dans la “bonne direction” — ce n’est pas forcément les fonctionnalités qui nous font le plus plaisir, mais qui ont le plus de sens pour que le projet continue au-delà de février 2021.
J’ai traité une dizaine de demandes de données, qui vont d’une région à une intercommunalité — de plus d’une heure de temps de traitement à quelques minutes. Ça n’a pas interféré dans mon travail, et c’est excellent — c’était une tâche chronophage et bloquante jusqu’à présent.
La durée moyenne entre une demande et la délivrance des données est de moins de 48h. Une métrique en phase avec mon objectif personnel d’obsession du service client.
J’ai travaillé à transformer le premier jet de notre formulaire d’ajout de parcelle : cette fois-ci, la personne sélectionne les parcelles graphiquement parmi le découpage cadastral affiché. J’ai découvert quelques fonctions de la librairie turf.js : union() et combine(). Le premier demande à ce que les polygones soient contigüs, tandis que la deuxième fonction s’en fiche (et crée des MultiPolygon). Je commence à me sentir très à l’aise sur le sujet géographique — je n’y connais pas grand chose il y a 6 mois, en démarrant cette mission.
Au passage, j’ai découvert un bug dans vue-mapbox et proposé un patch pour le corriger.
Rétrospective d’équipe. Le moment était important maintenant qu’on est passé de 3 à 5 personnes. J’ai eu l’impression que les cailloux dans nos chaussures ont pu être partagés et que ceux qu’on se traînait deux semaines plus tôt ont été réglés. Les actions prises devraient contribuer à améliorer notre travail en équipe, et servir à nous diriger vers notre objectif à 3 mois.

Première approche d’ajout graphique de parcelles, à partir de références cadastrales (octobre 2020).

Master 2 Design et Management de l’innovation interactive
Une troisième personne m’a contacté pour mentorer son mémoire. J’ai pesé le pour et le contre — mon envie d’accompagner et d’écouter, mais une crainte d’en faire trop. Je pense m’en sortir (on verra dans 2 mois !), et le sujet qu’elle met sur la table me plait beaucoup : les relations humaines dans le milieu du développement logiciel, le dénigrement technologique (“Ruby c’est mieux que PHP ; PHP c’est pour les nazes”) et la perte d’estime de soi en étant une femme qui travaille dans le développement logiciel. Un (triste) constat vécu en administration publique, petite entreprise et start-up.
YesWiki
J’ai supprimé les appels à la fonction hash() qui demandent une configuration “trop récente” de PHP.
J’ai ajouté la capacité à désigner une image comme image de couverture dans une page personnalisée. Ça fait suite aux récents progrès de mise en forme, où un nouveau besoin émerge : celui de faire appel à une graphiste pour concevoir des visuels d’impression. Et de vouloir faire en sorte qu’une publication imprimable se gère comme les autres pages de wiki.
J’ai mis par écrit une structure de documentation utilisateur de l’extension. À poursuivre.
Usine Vivante
Session de lecture sur le livre “Refuser d’être un homme”. J’ai maintenu un format en visio, par anticipation de l’évolution sanitaire. Mais c’est désormais en concurrence avec les “activités normales”, alors qu’en période de confinement il n’y avait pas grand chose à faire.
Discussion avec une personne qui prend en charge l’opération “nouveau conseil d’administration” du lieu — l’actuel conseil a pris la décision d’arrêter et de passer la main. J’avais deux demandes : que le pouvoir du conseil soit réduit au minimum (voire de le dissoudre entièrement), et de prendre en compte les dynamiques de pouvoir dans le fonctionnement du collectif. Et ce sont deux choses qui leur parlent, donc m’enthousiasment. Donc je commence à réfléchir à l’idée de rejoindre le futur conseil, et de participer au renouveau de l’association et du lieu, ici ou ailleurs.

Feuilles automnales aux couleurs vives (octobre 2020).

Des joies

  • Bricoler à la maison : tous les vélos sont accrochés au mur. Marie Kondo a encore frappé : je me sens mieux avec un même volume d’objets répartis d’une manière qui ne pèse pas sur mon mental.
  • J’ai décroché le téléphone après un échange par email qui aurait pu déraper. J’ai saisi la balle au rebond, et compris ce qui avait causé la frustration chez mon interlocuteur. Une accumulation de frustrations sur 3 années de son côté, et une résolution en quelques minutes après en avoir parlé ensemble.
  • J’ai écouté mes ressentis sur ce qu’il se passe dans l’équipe CartoBio, et je les ai exposé lors de la rétrospective — j’avais vu “juste”. C’est pas vraiment une question d’avoir raison, mais de ne pas continuer à contenir quelque chose que j’ai l’impression de voir se dérouler, mais qui est rendu silencieux. J’avais détecté quelque chose qui tirait des personnes vers le bas (baisse de moral, baisse de motivation). La conséquence, c’est que ces personnes agissent dessus maintenant. Donc ça bouge au lieu de moisir.
  • J’ai signalé que je n’avais plus d’énergie pour être utile à un atelier. J’ai signalé où j’en étais, et l’atelier a pu continuer. Je suis content de la formulation, car auparavant j’aurais pu “en vouloir à l’autre” de me sentir inutile dans un atelier… alors ça relève de ma responsabilité.
  • Je suis content d’écouter mes ressentis comme des indicateurs, et non de lutter contre le fait que je les ressente. De ce fait, j’exprime mieux ces ressentis, et je peux leur faire davantage confiance car ils ne mettent pas en danger, mais au contraire, ils m’informent de quelque chose sur lequel je peux agir.
  • Le résultat du test PCR suite à mon passage à Paris est négatif. J’ai pu à nouveau sortir de chez moi sans craindre de contaminer qui que ce soit.
  • Voir la première feuille du cerisier tomber — la végétation jaunit doucement dans la vallée.
  • Partir 10 jours pour méditer en silence dans le Diois, laissant téléphone et emails derrière moi, et sans inquiétudes.

Des peines

  • J’ai beaucoup donné ces deux dernières semaines pour que les choses avancent, et ça coince quand je sens que collectivement on n’est pas au diapason. Mais contrairement à avant, je le prends comme un indicateur, et je ne me raconte plus d’histoires jugeantes sur ce que les autres sont censées faire ou être — ou si, encore un tout petit peu sinon ça ne me dérangerait pas de ressentir ça.
  • Je suis triste de la faible participation à mes ateliers lecture — j’ai du mal à concilier le déni du risque sanitaire affiché dans la vallée et mes envies de proposer des activités de groupe.

Vu, lu, regardé, joué

  • (re)découvert la loi de Goodhart, qui dit qu’une métrique n’est plus une bonne mesure lorsqu’elle devient un objectif. J’en avais souvent entendu parler, sans savoir qu’il s’agissait d’une loi bien établie.
  • Continué à lire Être paysans ensemble. J’aime leur posture qui consiste à dire que c’est un bout de plusieurs histoires, celles vécues par les personnes dont les propos sont recueillis dans l’ouvrage. Ce n’est donc pas une interprétation, synthèse, mais des récits de souvenirs sur comment la paysannerie familiale s’est transformée en exploitation industrielle, avec les personnes qui y croyaient, et celles qui sentaient que ça n’emmenait pas vers un futur soutenable… ainsi que les déceptions, des personnes qui y croyaient, et ont réalisé trop tard les conséquences du “progrès vert”. Fascinant.