Weeknotes #36
Weeknotes écrites à Crest, publiées le 06/09/2020. S'abonner via RSS.
Table des matières
J’ai débuté ma semaine de reprise par… un jour de repos. Et c’était une bonne idée pour me laisser du temps de remettre le pied à l’étrier en douceur. Vacances oblige, la liste de lecture est plus longue que d’habitude.
Ce qui s’est passé
- détour.studio
- J’ai confirmé mon inscription à la formation du corps poétique au corps politique, en novembre. J’avais envie de me laisser surprendre en quoi mon corps a été un réceptacle des constructions sociales. Hasard rigolo, ça me fait retourner à la ferme du Faï, là où les montagnes chantent.
- J’ai confirmé mon inscription à la formation découverte à l’entraînement mental, en décembre.
- J’ai décidé de participer à nouveau au sprint de développement du logiciel YesWiki, fin septembre dans le Vaucluse. Je suis content de revoir leurs têtes, et j’aime l’énergie que ce genre de contexte crée en moi. Leurs questionnements sur la documentation et leur intérêt pour la création de livre(t)s imprimables viennent appuyer cette décision.
- CartoBio
- Vingt-neuvième semaine sur le projet.
- Nous avons pris deux heures pour se synchroniser sur les actions à en cours, et ce qui gagnerait à être fait d’ici la fin de l’itération — c’est-à-dire, 2 jours plus tard.
- On en a profité pour affiner l’organisation du Trello de gestion des demandes de données — on visualise mieux les nouvelles demandes, celles en attente de signature, et celle en attente qu’on leur livre les données.
- Lucas et moi avons passé une demi-journée à pair programmer sur une fonctionnalité de visualisation des risques pour les parcelles d’une exploitation. C’était chouette d’avoir autant avancé en à peine trois heures. Anne-Sophie avait prototypé cette fonctionnalité fin mai — le comité de financement et les vacances d’été sont ensuite passées par là…
- J’ai commencé à préparer des exports de données, et testé la procédure pour les années 2018 et 2017.
- Et dans la foulée, de demander les données des parcelles bio pour l’année 2020 — en attendant qu’on soit autonome dans la production de ces données.
- Deux appels en visio avec l’équipe d’api.gouv.fr, dont un pour la mise en place d’un formulaire d’accès aux données. On reçoit deux demandes par jour en ce moment, et le système devrait nous aider à répondre plus vite, et livrer les données de manière quasi-automatique.
- Parc Naturel Transfrontalier du Hainaut
- Nous nous sommes appelé·es pour faire le point sur la qualité du livrable, et clarifier quelques fonctionnalités de l’outil dont j’avais pas saisi la portée. Et d’apprendre qu’il y aura du financement pour aller plus loin dans la qualité d’utilisation du module. Joie !
- J’ai ajouté des champs de personnalisation dans le formulaire de création : format et orientation du papier, génération automatique d’une page de couverture.
- J’ai assoupli certaines règles de saut de page qui pénalisaient la lecture, et rendu visible certains éléments tels que les sauts de page — et de réaliser qu’on passait à côté de la distinction “saut de page” et “page blanche”.
- En testant le rendu de fichiers audio, vidéo et iframe, je me suis aperçu que le rendu des vidéos avait été “oublié”. J’ai proposé du code pour auto-héberger des vidéos sur un YesWiki.
- On est reparti avec quelques items à ajuster pour mettre en production, considéré le travail comme terminé et lancer la facturation.
- Stylo
- Nous nous sommes appelés pour faire le point sur le travail de l’été, les financements et direction fonctionnelle à venir. C’était chouette de revoir ces visages avec qui j’ai plaisir à travailler à un rythme doux depuis le mois de février.
- Prochaine session en pair programming le mercredi 9, en présentiel à Lyon.
- Usine Vivante
- J’ai envoyé mes propositions d’atelier pour le dernier trimestre 2020 — elles se feront toutes par téléphone ou visioconférence vu le peu de visibilité sur la pandémie, et mon refus du refus du conseil d’administration de prendre en compte le risque sanitaire.
- On lira la deuxième moitié du livre “Refuser d’être un homme” à un rythme d’un soir toutes les deux semaines.
- On lira un extrait de “l’accident originel” de Paul Virilio pour établir un lien entre le pouvoir et l’émotion publique.
- On lira un extrait “du cap aux grèves” de Barbara Stiegler pour établir un lien entre le pouvoir et la pédagogie néolibéraliste.
Des joies
- Je suis content de retrouver mon bureau entouré de vert, et de remettre mon énergie à des projets de cœur.
- Faire le marché avant d’entamer une journée, croiser des regards familiers — et le sourire de leurs yeux plissés — derrière les masques.
- Être proche d’avoir terminé mon travail sur l’impression de livrets PDF, avec la sensation d’avoir bien géré le débordement fonctionnel possible — la combinaison de beaucoup d’envies, le manque de familiarité avec l’environnement technique et le peu de budget m’inquiétaient quelque peu.
- Profiter d’un redoux pour aller dormir dehors, dans un endroit connu, en prenant un chemin différent.
- Le sentiment de revenir énergisé des vacances, où j’avais porté une attention particulière à faire peu, et profiter beaucoup du temps long.
- Planifier les prochaines aventures, que ça soit le temps d’un aller-retour à Lyon, un dev sprint ou un diner au vert avec des ami·es.
- Pouvoir utiliser à nouveau la gazinière pour cuisiner. Il m’en faut peu, mais il me faut ça !
- J’ai activé un vérificateur orthographique dans VSCode : c’est tout de suite beaucoup plus confortable d’écrire ces notes en laissant passer moins de coquilles.
Des peines
- L’incapacité de cuisiner provoquée par une chute de pression en gaz de la gazinière m’a rendu mal comme tout. Je dépérit rapidement quand mes options d’alimentation se réduisent contre mon gré.
- Certains éléments déclencheurs de stress sont revenus avec le retour à la maison. Je continue de réaliser à quel point je suis sensible aux éléments qui m’entourent, et que ramener ces éléments à la conscience est un entraînement auquel je ne suis pas encore totalement habitué.
Vu, lu, regardé, joué
- Lu Rentrée chez David ; j’y retrouve des raisons pour lesquelles j’apprécie la randonnée, son rythme lent et mon refus de l’apprécier seulement pour le côté spectaculaire des paysages.
- Lu La rouille des fabriques chez Antoine ; les outils (modulaires) qui résistent au temps et qui ne cherchent pas à être des réussites marketing ont clairement ma préférence.
- Lu comment je n’ai pas (encore) fait fortune en 1 an chez Marien ; ça me rappelle beaucoup cette réalisation — mais beaucoup trop tard — d’espoir permanent (“on va signer la semaine prochaine, c’est sûr !”) et l’assèchement de la trésorerie dans une précédente vie. La rapidité à développer du logiciel, la sous-estimation de la complexité des fonctionnalités et la sous-estimation des efforts/temps nécessaire à la croissance d’un produit sont un cocktail facile à obtenir mais difficile à digérer — ça prend plusieurs années dans une administration pour adopter un “meilleur service” alors qu’il est déjà payé, alors quand il faut débourser des sous…
- La liste et l’état des sources d’eau dans le Vercors ; je découvre tardivement cette page, très utile en été pour savoir si les sources sont à sec ou pas, et donc prévoir mes réserves d’eau en fonction. Ça m’aidera pour les prochaines fois !
- 🎧Écouté le permis de chasser, histoire d’en savoir plus sur une pratique que je connais peu, et pourtant très présente/puissante dans mon environnement de vie.
- 🎧 Écouté Un printemps au temps du confinement : Vivre confiné et s’échapper, Travailleurs déconfinés et Confinés sur Internet. Les trois premiers épisodes dépeignent une large palette de personnes qui ont vécu la période du confinement, à la maison, à l’hôpital, sur les ordinateurs. C’est une belle invitation à intégrer la variété des vécus d’une période si étrange, et qui a encore des répercutions dans notre quotidien — et c’est bien parti pour durer.
- 📺 Regardé “Tenet” au cinéma ; bon divertissement et j’aime beaucoup les différentes surprises temporelles, même si à la fin c’était également le champ de bataille dans ma tête — Qui va dans quel sens ? Pourquoi ?
- 📺 Regardé une intervention de Bernard Stiegler : la société automatique. Je connaissais mal sa pensée lorsqu’il est mort cet été. J’aime sa lucidité sur le quoi de l’automatisation, ce qu’on fait du temps libéré (et la logique capitaliste nous reprend aussitôt — c’est davantage le problème que l’automatisation elle-même), et l’idée que “l’avenir est aux automatismes qui seront au service de la désautomatisation”. J’y vois ce qu’on avait mis en place à la BBC dans les algorithmes éditoriaux : automatiser ce qui est pénible pour laisser aux éditeur·ices la main libre sur leur travail, et même rendre leur travail encore plus chouette en ouvrant de nouveaux horizons de sélection de contenus.
- 📺 Regardé Can we go back to print documentation?. J’apprends régulièrement des bandes-dessinées de Julia Evans, et c’était marrant de découvrir davantage le fond de sa pensée sur les changements de technologies… enfin pas toutes justement. Et que les technologies — les principes techniques — stables gagnent à être lues sur papier, pérenne dans le temps. J’adore le cycle de conférences Write the Docs — première et seule conférence où j’ai été où l’on trouve tampons, savon et brosses à dent dans les WC, hommes et femmes.
- 📚 Terminé de lire l’Europe réensauvagée de Béatrice et Gilbert Cochet. Et d’y apprendre la différence entre “parc national” (chasse interdite, prélèvement de ressources naturelles interdites) et “parc naturel régional (valorisation économique d’un territoire avec des caractéristiques naturelles singulières)… et qu’en France, à peine 1% de sa surface est protégée, et que l’Italie est à 5%, avec une ambition de 10%. À mettre en parallèle avec une manifestation de chasseurs contre le réensauvagement — “monde rural” vs “nature sauvage”…
- 📚 Commencé et terminé de lire du cap aux grèves de Barbara Stiegler. Je prends plaisir à découvrir la collection “La petite jaune” des éditions Verdier — j’aime beaucoup ce petit format pour le condensé d’idées fraîches en un nombre réduit de pages.
- 📚 Commencé à lire l’argent dans la culture moderne de Georg Simmel. Je reviens à un de mes premiers amours — son essai “Le conflit” a été une de mes premières lectures de “déconstruction”, dans ma vingtaine. Tout n’est pas évident à lire, et je repars pour l’instant avec le tension “l’argent qui représente la valeur d’un objet” et “la valeur d’un objet inférée par l’argent”. Et que c’est un des rares concepts abstraits (créé de toute pièce par l’être humain) qui se soit affranchi de la réalité, au même titre qu’un dieu unique et de préceptes religieux qui vivent pour eux-mêmes.